Communiqué de Presse du réseau européen #enTrain

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La modernisation du réseau ferré classique passe avant la construction de lignes à grande vitesse

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Le 15 octobre 2024 – Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, a envoyé une lettre de mission à Apostolos Tzitzikostas, nouveau Commissaire européen au transport et au tourisme durables.

Elle lui demande entre autres de mettre en place un « plan ambitieux de réseau à grande vitesse européen pour contribuer à relier les capitales européennes, y compris par des trains de nuit, et pour accélérer les trains de marchandises ».

Le réseau européen #enTrain se réjouit de l’importance donnée aux trains de nuit et à l’accélération des trains de marchandises mais regrette la priorité donnée à la connexion en grande vitesse ferroviaire (GVF) entre les capitales européennes.

Les liaisons internationales en GVF ne concernent en effet qu’une fraction très minoritaire des déplacements, surtout effectués par la catégorie la plus aisée de la population. Lorsque les milieux modestes voyagent sur ces distances, ils utilisent avant tout l’autocar voire la voiture (éventuellement en covoiturage) et ils continueront de le faire, GVF ou pas, car ils sont sensibles au prix plus qu’au temps de parcours.

Les investissements de construction de la GVF sont très coûteux et ont un effet régressif, car ils sont financés par l’ensemble de la collectivité mais bénéficient avant tout aux plus aisés. La mise en place réalisation de ce type de liaisons ne doit donc en aucun cas devenir une priorité.

Dans la même lettre, Ursula von den Leyen demande au commissaire un dialogue avec les Etats-membres « pour s’attaquer aux inefficiences de la gestion du trafic aérien au sein du Ciel européen unique ». Pour elle, la mise en place de la GVF n’est donc pas un moyen d’assurer un report modal vers le train, mais au contraire de générer une croissance sans limites de la mobilité, y compris en avion.

Le réseau européen #enTrain rappelle que la croissance de la mobilité, surtout en automobile et en avion, reste incompatible avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le respect des accords de Paris sur le climat. et ne doit pas devenir une fin en soi.

Au quotidien, les citoyens européens ont avant tout besoin d’un réseau bien maillé et de trains de proximité souples d’accès, fréquents et ponctuels. L’exemple de la France montre que la priorité donnée au TGV ne conduit pas toujours à améliorer ces points.

La GVF apporte rarement une solution à la mobilité de vie quotidienne. La priorité doit donc aller à la modernisation de l’ensemble des réseaux de voies ferrées classiques et à l’amélioration des dessertes en trains de proximité, selon les modèles suisse et autrichien, tous deux en tête de la mobilité ferroviaire en Europe, pour les marchandises comme pour les personnes.

https://reseauentrain.eu/