« La Jonction Nord-Midi d’Anvers : Une occasion ratée pour un RER ? » : un webinaire issu d’une collaboration européenne

Le réseau européen #enTrain réfléchit depuis l’an dernier sur la pertinence des projets de RER métropolitains. L’an dernier, il a consacré à ce thème son forum annuel qui s’est tenu à Roubaix, puis a organisé au cours de cette année plusieurs webinaires sur les projets ou réalisations dans l’esprit de RER métropolitains dans diverses villes : Lille au mois de janvier, une ville moyenne (Périgueux) au mois de février ; des villes grandes moyennes (Brême au mois de mars, Tours au mois de mai).

Le webinaire qui s’est tenu le 10 septembre clôt la série. Il est issu d’une collaboration transfrontalière avec l’association belge Reizigersbond (Ligue des Voyageurs – en abrégé REBO), membre du réseau #enTrain ; Marc Broeckaert, urbaniste et membre de cette association, en était l’animateur. Il s’est tenu en français mais avec des sous-titres et une projection en néerlandais.

Ce webinaire s’intitule : La Jonction Nord – Midi d’Anvers, une occasion manquée pour un RER ? Il s’est tenu sur la jonction Nord – Sud d’Anvers, un souterrain mis en service en 2007. A la gare, deux niveaux, soit dix voies en tout, demeurent en terminus, mais la gare souterraine compte désormais un tunnel qui permet aux trains de poursuivre leur voie et de traverser la ville et de la franchir sans effectuer de rebroussement. Marc Broeckart, de l’association REBO, a retracé l’histoire du chemin de fer à Anvers. Après les projets de fermetures de la gare centrale des années 1980, cette réalisation assure la pérennité de cet ouvrage et donc, du rôle du transport ferroviaire dans la mobilité de la ville.

Ses limites sont toutefois patentes, sa construction s’est faite dans le contexte de l’arrivée de la ligne à grande vitesse qui relie Anvers aux Pays-Bas, donc surtout en fonction de liaisons de moyenne et longue distance, Eurocity et Eurostar. Et parmi les lignes désignés comme « S » (suburbaines) qui desservent Anvers, seule une utilise la jonction, les autres font terminus à la gare centrale. C’est un point à avoir en tête dans le contexte où des projets de liaisons souterraines sont envisagés à Lille Flandres et Marseille Saint-Charles, il faut donc veiller à ce que le grand projet bénéficie vraiment aux déplacements de vie quotidienne.

La Jonction d’Anvers est donc une incontestable réussite technique, esthétique et ferroviaire, qui a transformé la gare centrale en une véritable cathédrale ferroviaire, mais elle ne sert que très insuffisamment à résoudre les problèmes de mobilité de la ville.

L’association Réseau européen #enTrain remercie l’association REBO, et tout particulièrement Luc Desmedt, Johan De Mol et l’intervenant Marc Broeckaert, pour la qualité de cette collaboration, qui en appelle d’autres.